Le club

Le club

Lieu de tous les plaisirs nocturnes. Ambiance "cyber" à souhait, musique electro et hard tek, drogue, danseuses cyborg inépuisables, effets pyrotechniques faisant suer les corps en transe, lumières fluos psychédéliques, alcool à flot...
Tous les moyens sont bons pour oublier les problèmes de ce monde.

Cela faisait près de vingt minutes que Venetiah s'était assise dans un gros fauteuil de satin situé dans un coin sombre du Club. Elle sirotait tranquillement un Esprit de Rouge, consommation sensée la plonger dans un état d'extase et de passion, mais qui n'avait quasiment pas d'effet sur elle.

Silencieuse, elle observait tout ce qui se passait autour d'elle.

Tout était passé à la loupe.

Les cyborgs se déchainaient sur la piste étincelante, leurs corps indestructibles virevoltant de toutes part, ne pouvant que susciter du désir à celui qui les contemplait trop.. Cette piste était véneneuse, Venetiah ne le savait que trop bien et c'est pourquoi elle évitait désormais de s'y aventurer.

Le bar était lui aussi un endroit facilement abordable. Il était éclairé de toute part par des néons multicolores qui éblouissaient ceux qui n'y étaient pas habitués ou ne prenaient pas certaines drogues. Trop de lumière, trop de boisson, tout était fait pour s'enivrer, s'évader, oublier ...

Le seul endroit du Club qui restait relativement discret était le coin posé où étaient disposés des fauteuils et des tables, bref, tout pour la détente. Les lumières restaient assez sombres de manière à ce qu'on pût discuter, ou encore régler certaines affaires de manière discrète et peu visible en ce lieu.

Venetiah connaissait ce lieu par coeur et il ne l'attirait plus autant qu'avant, voire plus du tout. Cette musique, qui aurait perturbé ou mit en transe n'importe qui, ne parvenait pas à l'ébranler. Elle était vite désilusionnée...

Elle eut un moment soudain d'égarement qui lui sembla ne durer qu'un court instant, mais elle reprit le dessus et se concentra davantage sur une conversation qui se déroulait près de là où elle était assise. Rien d'interessant, mais de quoi assouvir son désir d'"écoute" pendant un petit moment ...

Comme tous les soirs je rejoint le Club. Je connaissais ce lieu sur le bout des doigts.

Sur la piste, j'aimais contempler ces corps magnifiques, ces bras voler dans le vide et ces hanches onduler de gauche à droite.

Je savais qu’en faisant cela je me faisais du mal mais je ne pouvais pas résister à la tentation d’admirer ces corps si naturels.

Jamais quelqu’un ne m'avais adressé la parole, mis à part le serveur pour me demander ce que je voulais boire, et encore, je voyais bien que cela ne l’enchantait pas. Il y avait une sorte de résistance entre eux et moi (les humains) et je voulais à tout prix briser ce froid.

La seule personne qui ne me faisaid pas cet effet là et qui ne m’avais jamais regardé d’un air glacial était une jeune fille assez mince. Celle-ci avait de jolis yeux bleus et des cheveux noirs mi-long. Je me dis qu’elle travaillait ici depuis assez longtemps car je la croisais au moins une fois par soir, mais, depuis quelque temps, je remarqua que cette fille restait à l’écart des autres et s’ennuyait sûrement.

Une pulsion me poussa à aller la voir mais mon angoisse revint et tous ces regards hantèrent ma tête comme un choc.

Cette cyborg. Qu'avait-elle donc à la regarder de cette manière ?

Venetiah connaissait bien (de vue) cette fille. Elle était toujours seule, prostituée à ses heures, les regards pesaient sur elle pour la simple raison que c'était une cyborg. Elle ne l'avait jamais vu avec des gens, ce qui montrait certainnement qu'elle n'avait pas de réels amis. Elle avait un jour essayé de se renseigner sur elle, ENJ, lui avait-on répondu, ENJ594 ...

La cyborg tenta une approche en l'espace d'un instant, mais se ravisa. Venetiah lui lança un regard profond sensé la mettre en confiance, mais elle resta quand même en arrière.
La jeune fille soupira et lui fit signe qu'elle pouvait venir.

ENJ alla s'asseoir dans un fauteuil à côté de celui de Venetiah et bafouilla quelque chose que l'autre ne comprit pas et qui, en guise de réponse, la toisa d'un regard profond comme elle en avait le secret.

La cyborg essaya de ne pas se laisser impressioner :

<<- J'ai dit : si jamais je t'importune, n'hésite pas à me le dire ..
- Hem, fais moi plaisir, garde ta fierté quand tu es avec moi, n'essaye pas d'être humble ou encore de t'adapter à ce que je pense, ce n'est pas comme ça que tu te feras respecter un jour ..>>

Apres ces mots, je me leva et commença à partir. La jeune fille mr retînt au bras et celle-ci reçu un coup électrique.
Je la regarda pour lui faire comprendre ma souffrance ainsi que ma douleur et la demoiselle s'excusa.

Nous restâmes longtemps à se fixer les yeux dans les yeux comme si chacune d'entre nous cherchait à comprendre l'autre. Toutes les deux, nous nous dirigèrent vers le bar et firent connaissance en sirotant des cocktails verdâtres. J'appris que la demoiselle se nommait Venetiah ‘jolie prénom' pensais-je et qu’elle avait 16ans. Chacune notre tour, nous racontèrent quelques anecdotes et notre passé tumultueux.
Il était déjà trois heures du matin et nous étions toujours là, assises au comptoir, à se raconter notre vies comme si on se connaissaient depuis toujours.

Nous nous levèrent et prirent part de la piste de danse. Venetiah me fit un clin d’œil et me fit comprendre de se lâcher totalement comme je ne l’avais jamais fait auparavant. Moi, timide et hésitante, je balançais ses bras dans le vide, tête baissée. Venetiah se dirigea derrière moi et mis ses mains sur mes hanches. Celle-ci me guida au rythme de la musique et balança mes hanches de gauche à droite. De plus en plus sensuellement, Venetiah se rapprocha de moi.
Je me sentais totalement transformée, plus aucune tension ne pouvait m’atteindre.

Toutes deux attiraient désormais le regard des hommes.

En parlant assidûment avec ENJ, Venetiah avait pu constater qu'elle n'était pas du tout comme elle paraissait être. La jeune femme qui s'effaçait continuellement comme si elle avait honte de se qu'elle était s'était transformée en une femme qui en avait de toute évidence dans la tête, mais qui avait aussi une sensibilité très developpée, peut-être trop parfois, au yeux de sa nouvelle amie.
Ce n'était pas la première fois qu'elle se liait d'amitié comme ça avec quelqu'un, mais Venetiah sentait qu'ENJ était assez particulière, ce qui la rendait un peu plus interessante que la norme des personnes qu'on pouvait rencontrer dans ce milieu.

Elle se sentait attirée par la cyborg et éprouvait un désir irrésistible de la protéger ...

Les deux jeunes femmes dansaient depuis un bon moment sur la piste qui étincelait sous leurs pieds et commençaient à se rapprocher comme deux aimants, lentement mais surement ...
Venetiah ferma les yeux et laissa ses sens l'envahir. Elle oublia tout et ne se concentra que sur l'atmosphère énivrante de ce qu'elle était en train de vivre. Le corps de la cyborg se collait de plus en plus au sien .. ENJ ...

Les deux bras qui ensserrèrent brusquement sa taille la firent revenir d'un seul coup à la réalité.
<<- Venetiah, tu ne perds pas souvent le contrôle mais on dirait que pour cette fois, tu as oublié tes convictions.>>
Le jeune homme qui venait de prononcer ces paroles se mit à rire doucement.
Grand et mince, il était entièrement vêtu de noir ce qui contrastait avec sa peau blanche et ses cheveux platine. C'était loin d'être un inconnu pour Venetiah.
<<- Night ... Voici ENJ, une .. Amie ! lui répondit la jeune fille, déboussolée, qui avait de toute évidence immédiatement changé de sujet car elle détestait qu'on lui fasse remarquer ses failles.>>

Guilhem entra à son tour dans le club le plus branché de l'Avenue.

Ce qu'il faisait là ? Il n'en savait rien. Lui qui d'habitude ne fréquentait pas ce genre d'endroits s'était enfin décidé à sortir un peu de sa coquille. Histoire de s'évader un peu.

Les lumières colorées de la piste de danse l'aveuglèrent un instant. Car dans le monde d'Unknown, tout étais gris, du ciel jusqu'au sol, des bâtiments jusqu'aux humains, des sentiments jusqu'aux relations. Ses yeux étaient peu habitués à la couleur. Après quelques instants d'étourdissement, Guilhem put enfin observer les lieux.

La piste de danse était bondée. Des hommes, des femmes, et même d'innocents enfants se déhanchaient avec énergie. Il ne jeta qu'un coup d'oeil sur la foule sans vraiment y prêter attention, en pensant que c'était sans doute le seul moment de la journée où la population s'amusait un peu, sans tuerie, sans coucherie. Enfin, il se trompait sans doute. Car il savait que ce lieux était aussi le repaire des prostituées et des assassins.

Il se dirigea vers le bar, et commanda une fraise magique (dédicace à Venetiah désolééé j'étais obligé -_-' ) au serveur habitué par ces nuits agitées et vivantes. Guilhem s'assit en attendant sa commande, l'air fermé, le regard froid, l'allure sauvage. Rares étaient les personnes qui osaient approcher ce jeune homme farouche et solitaire.

J'arrivai au Club, avec toujours le désir profond de trouver Night et ses potions magiques. Je n'avais qu'une idée en tête: en finir, en finir avec tout ça, toute cette merde, tous ces meurtres. Cette saleté de monde pourri par la perversion et la violence...
Le club, comme chaque soir, était rempli à craquer; quelques cyborgs en transe sur la piste d'où venait une musique violente et destructrice, des hommes au bar qui reluquaient les quelques prostituées qui leur passaient devant, des junkies dans un coin, pétés à s'en faire exploser les coronaires, quelques personnes couchées à terre, mortes ou pas loin de l'être en tout cas...
Passant outre les remarques graveleuses d'hommes bourrés sur mon passage, je m'avançais le long des sièges en sky à moitié défoncés, cherchant Night des yeux. Ou était-il? Sûrement dans sa chambre, en train de s'envoler...
Soudain, je ne sais plus si mes yeux me flouèrent, si c'était la musique qui trompait mes sens, ou les songes qui commençaient à m'accaparer...
Un jeune homme, assis près de la piste, sirotant, en jugé-je d'après la couleur, une fraise magique, l'air renfermé et froid, presque agressif. A sa vue, un flash, un éclair soudain, et je ne pu m'empêcher de penser:
"Guilhem?"

Venetiah a l'habitude de se faire des "amis" de ce genre, faibles, crédules, bref, assez influençables. Pourtant, je sens que ce n'est pas le cas cette fois-là. ENJ n'a pas l'air de ceux qui se laissent envouter par ma protégée, on aurait plutôt tendance à l'éviter instinctivement et à ne pas s'occuper d'elle en la voyant comme ça, ce que j'ai l'habitude de faire avec les gens.
"- Je sais à quoi tu penses, dit brusquement Venetiah, je ne suis finalement pas une vraie manipulatrice c'est ça ?"

Tout ce qui sort de sa bouche en public n'a vraiment pas l'air clair pour ceux qui ne la connaissent pas vraiment ; je la reconnais bien là.

"- On dira que tu as légèrement raté ton coup pour ce soir, okay ? reponds-je sur la même tonalité."
L'espace d'un instant, ENJ entrouvre la bouche comme si elle s'apprêtait à dire quelque chose mais la referme immédiatement après avoir croisé mon regard.
"- Hum .. Tu voulais dire quelque chose ?
- Rien, murmure cette énigmatique cyborg, je viens juste de remarquer qu'un jeune homme lance des regards assez bizarres par ici …
- Si ce n’est que ça … »
Je me retourne vivement pour vérifier ses dires.

D’habitude, je suis plus discret que ça, mais je ne peux pas contrôler mon impulsivité après m’être injecter un remontant. Il arrive aussi que je sois très lunatique, ce que les gens n’acceptent pas très bien, mais Venetiah s’y est faite et je pense qu’ENJ ne saurait tarder à suivre le chemin de sa nouvelle amie. Après tout, c’est mieux pour elle si elle veut survivre …
Mais qu’est ce qui me prend ? Depuis quand est ce que je m’occupe de gens strictement sans intérêt ? Ca n’a jamais été mon but, je ne me fie jamais à personne, je ne veux pas tomber dans ce piège, mais .. Cette fille a l’air diablement plus intrigante et sensible que les cyborgs que j’ai l’habitude de croiser. Il faut que je la chasse de mon esprit.

Je reporte mon attention sur ce garçon dont parlait ENJ. Son regard brille étrangement, il est pâle, presque maladif, décidément …

Guilhem continuait inlassablement de siroter sa fraise magique, sans vraiment observer ce qui l'entourait, sans répondre aux avances des prostituées et en faisant tout son possible pour passer inaperçu. Il n'aimait pas être l'objet des attentions.

Pourtant, ce soir là ne semblait pas être comme les autres. Une cyborg l'observait sur la piste de danse, des personnes se retournaient vers lui, et il ne comprenait pas pourquoi. D'habitude, il était si sauvage que les habitants du monde d'unknown se désinteressaient très vite de lui. Contrairement à une grande partie de la population, il n'était pas du tout sociable.

Il se sentait de plus en plus observé, et agacé de ces regards tournés vers lui. Sur son visage transparaissait une animosité certaine, tandis qu'il continuait d'ignorer les danseurs, les prostituées, les alcoliques, les drogués et les nymphomanes du club. Bien sûr, Guilhem parlait de temps en temps, et il avait fait beaucoup de rencontres sans lendemain depuis qu'il s'était enfui de chez lui. Mais c'était justement cette amitié éphémère qui l'agaçait. Il ne parvenait pas à s'attacher aux gens. C'était comme ça.

Et quelle fut sa surprise quand il s'aperçut que la cyborg et ses deux amis se dirigaient droit vers lui. Il allait devoir faire la conversation... Il soupira, lâcha son verre de fraise magique, et suivit du regard ceux qui allaient à nouveau devenir des rencontres sans lendemain. Quel triste monde.

Night, Venetiah et moi avancèrent tous les trois en direction du jeune homme.

Night pris les devants et je pus parcourir et contempler son corps en un regard. Ce garçon me faisait quelque chose. Quand il me regardait, je me sentais intimidée, je bafouillais presque et perdais tous mes moyens. Ce sentiment me faisais d'autant plus peur car cela ne m'étais jamais arrivé. Jamais je n'avais pu autant apprécier que quelqu'un me regarde, il pouvait même me dévisager, cela ne me faisait rien, au contraire, j'aimais sa.

Arrivé auprès du garçon, Night lui fit un signe de tête suivi d’un :
- Hey ! Je sais que je suis en compagnie de deux charmantes jeunes filles, mais qu’est-ce qui nous vaut ces regards perpétuelles ? dit-il d’un ton hautain, qui m'énerva.
- Rien, je ne faisais que siroter ma fraise magique, affirma t-il sans leur porter guère intérêt.
- Bien, alors je ne te propose pas de te joindre à nous pour le reste de la soirée ? (il était déjà 4h du matin).

Il se leva, poussa un mec qui était assis au comptoir et emprunta le chemin de la sortie.
Tous se regardèrent, les yeux dans le vague, impressionnés par la démarche et la façon dont se type les avait esquivés.

J'étais toujours embaumée par Night, et je lui fit une proposition qui ne me ressemblais pas :
- Bon sur ceux, ça te dis d’aller danser, Night ?

Celui si étonné, accepta sans vraiment savoir pourquoi et Venetiah nous suivit.

Apres quelques pas de danse endiablés et quelques regards qui n’aurait pas du se poser, je décida de rentrer, épuisé par tous les évènements de la soirée.

Non. Je m'étais sans doute trompée, ça ne devait pas être lui. D'ailleurs, il ne me regardait même pas... Encore ces songes, ils viennent jusqu'à pervertir le reste, ce qui n'avait pas été emporté jusqu'à présent.
"Guilhem n'est pas là, me dit cette voix dans ma tête, il est sûrement mort, en tout cas tu ferais mieux de l'oublier"
De plus, ce garçon se trouvait être en charmante compagnie d'une cyborg, d'une prostituée que j'avais déjà aperçue et de... Night!!!!
Enfin il était là! Vite, aller lui parler, lui demander l'une de ses potions magiques qui me feront dormir.
C'est ça, dormir, dormir... Dormir... Pour toujours...

Guilhem les regarda s'éloigner sans un regard. Il fronça simplement légèrement les sourcils. Pas très amicaux. Enfin, lui n'était pas très sympathique non plus. De toute façon, il n'avait pas besoin d'amis, il n'en voulait pas. Et pourtant, au fond de lui, une flamme attendait de s'allumer, une flamme qui l'avait fait tomber amoureux d'Aliénor il y a longtemps auparavent. C'était une flamme d'humanité, cachée au fond de son coeur farouche. Il ne savait pas encore qu'elle existait. Il se croyait vraiment incapable d'éprouver de l'amour pour une autre personne qu'Aliénor.

Il but la dernière gorgée de sa faise magique, savourant le sucre pop qui pétillait sur sa langue, et croisa enfin le regard d'une personne qu'il n'avait pas remarqué jusqu'à présent.

C'était une jeune femme. Une jeune femme blonde, musclée, au regard déterminé. Il lui semblait vaguement la connaitre, mais qui était-ce ? Il n'en savait strictement rien. Il l'avait oubliée. C'était sans doute une des personnes avec qui il avait partagé un semblant de discussion un soir, et qu'il n'avait jamais revu depuis. Il continua de fixer son regard farouche sur elle, même si elle ne le regardait déjà plus.

Les yeux de la jeune femme s'étaient en effet tournés vers le jeune homme qui dansait avec la cyborg. Guilhem pensa qu'elle était jalouse. Il ne se doutait pas qu'elle avait besoin de quelque chose. Il continua de la regarder, en réfléchissant, ailleurs, comme il en avait l'habitude.

Je m'élançai vers Night. Mais, (destin ou malchance?) un groupe de cyborgs pétés jusqu'à la moelle me bouscula, ce qui me fit perdre de vue Night, qui avait eu le temps de se volatiliser.
"Et merde!"
Je me retrouvai donc près de la piste, seule, maudissant les cyborgs et l'humanité entière. Soudain, sans crier gare, les songes revinrent.
C'était comme une chappe de brouillard qui s'abattait sur moi, devenant de plus en plus épaisse, qui m'enveloppait davantage chaque seconde, anéantissant mes gestes, mes pensées rationnelles. J'avais beau essayer de m'échapper, toujours ils me rattrapaient, me disant "souviens-toi" d'une voix aigrelette insupportable. Les voix de mon passé, de mes morts, commencèrent à m'emplir l'esprit. Atroce, comme à chaque fois. L'impression que mon cerveau allait exploser. Je tentai de crier, de les repousser, mais le rire de la voix s'éleva, le rire qui me disait "tu ne m'échapperas pas, je vais te torturer, te torturer..."
Je ne me rappelle plus après. Je me sentis tomber, hurler peut-être, là, au beau milieu du club que je ne voyais plus, puis ce fut le noir.

Venetiah commençait à serieusement se lasser de cet endroit. Elle s'arrêta de danser et promena son regard tout autour d'elle. Les lumières l'attiraient ...
Une irrésistible envie de fuir commençait à la tirailler. Elle voulait partir, s'en aller loin, très loin .. Qu'est ce qui lui prenait ? Elle ne le savait pas et c'était bien la première fois que ça lui arrivait.

Des questions commençaient à résonner dans sa tête : " Au fait, qu'est ce que tu fais ici ? Quel est ton but ?"

Elle n'avait jamais eu besoin d'un but pour vivre, c'était là sa particularité par rapport aux êtres "normaux". Elle préfèrait, jusqu'à maintenant, placer son énergie dans la decortication permanente de ce qui évoluait autour d'elle. Mais cela se révelait-il finalement suffisant ?

" - Je pars, dit-elle comme ça, sans s'adresser à quelqu'un en particulier.
- Je viens avec toi, repondit ENJ.
- Ecoute ENJ ... murmura son amie avec lassitude.
- J'insiste ! la coupa la cyborg."

Sans en dire davantage, les deux amies sortirent avec empressement du Club, laissant là Night, qui avait suivi leur dialogue masi avait en même temps remarqué quelque chose se passant près de la piste ..

Venetiah et ENJ sont parties. Bien, je vais pouvoir m'occuper de Tallullah qui n'a pas l'air de très bien se porter ...
Après s'être trouvée face à un groupe de cyborgs auquel elle avait déjà eu affaire dans le passé, elle est complètement tombée dans les vapes.

Le manque ? La fatigue ? L'atmosphère étouffante du Club ? Je dirais plutôt une émotion de trop.
En effet, Tallullah est une de mes occasionelles "clientes" sans trop en abuser, c'est pour ça que j'ignore toujours la raison de son malaise.

Je me dépêche d'aller la secourir sans plus attendre ; les cyborgs qui l'ont "psychologiquement" violentée se sont carapatés à la vitesse de l'éclair.
Je fais une injection à la jeune femme, histoire qu'elle recouvre un peu de ses forces. Ca marche mais elle est vraiment faible.

Autour de moi, la vie du Club continue. Ce genre d'"incidents" arrive régulièrement et les gens ne font plus vraiment attention.
Je sens pourtant le regard du barman me transpercer la nuque. Je me retourne et lui adresse un regard qui répond clairement que je vais me charger d'elle.

Comme pour éxecuter mes dires, je prends Tallullah dans mes bras et je commence à l'emmener dans ma chambre car elle a vraiment besoin de mes soins.

Guilhem commençait à se lasser d'observer ce qui se passait autour de lui, lorsqu'il vit la jeune femme blonde s'évanouir. Il voulut lui porter secours, mais apparemment, Night en avait décidé autrement puisqu'il lui injecta une substance dans le corps, pour permettre à la femme de se remettre de ses émotions. Guilhem était étonné. Il était rare d'être témoin de gestes généreux et humains.

Il voulut aller aider le jeune homme, mais le regard perçant que celui ci jeta au barman lui indiqua clairement que personne n'avait à intervenir. Guilhem pourtant voulait vraiment montrer qu'il était quelqu'un de bien. Mais il savait que s'il intervenait Night s'énerverait. Le jeune homme connaissait sans doute Tallulah.

Guilhem, énervé de se sentir inutile, quitta le club en pensant à cette jeune femme, qu'il lui semblait avoir déjà vu. Sa sortie passa inaperçu. Peut-être que personne n'avait remarqué sa présence.

Que j'aime cette douce odeur de fumée... délicatement mélée à la sueur humaine...
J'aimerais sentir tout celà de plus près.
C'est pourquoi je suis entrée dans ce club.

Les lumières m'aveuglent, les sons m'assourdissent, je me sens opressée, terriblement opressée.
Pourtant, je me sens bien.
Mon odorat m'indique que je dois me sentir bien, qu'il n'est pas nécessaire de me méfier.
Je me sens donc bien, je ne me méfie de rien.

Je veux donc les sentir, les respirer...
Je dois m'approcher d'un d'entres eux...
Je n'ose pas, je me sens stupide...

Mais...Ils ne sont plus là ?

Je quitta Venetiah pour retourner au Club.
L’idée d’y avoir laissé Night me rendais malade.
Mais que m'arrive t'il? Mevoila « accro » à un type pareil. Personne ne devait savoir sa. Les humains se moqueraient de moi et je me sentirais d’autant plus coupable et honteuse.
Il fallait à tout prix qu’e je l’oublie et ce n’est pas en revenant ici que j'y arriverais.

Je poussa la porte du Club. Ma tête et mes yeux cherchèrent en vain. RIEN.
Je vis les escaliers qui conduisaient à l’appart de Night mais je savais d’avance que cela ne servirait à rien. Il tenait tellement à son côté ‘humain’ que dans ces moments là, je les enviaient terriblement.

Cependant, j'aperçue une jeune Cyborg. Que faisait-elle là ? Jamais je ne l’avais vu ici. Je trouvais sa louche, très louche même. Aucune Cyborg ne m’était les pieds ici tout simplement car ils savent bien qu’ils n’y sont pas les bienvenues.

Avec l’habitude, je passais presque inaperçue, mais elle, avait quelque chose de particulier qui m’intriguais.

« Mais qu’est-ce qu’elle a ? Qu’est-ce qu’elle cherche, elle a une attitude tellement bizarre » pour la première fois je me m'étais à pensais tout haut.

Heureusement que le Club était désert.

Oui.
Ils étaient tous partis. Les humains.
Leurs senteurs envoutantes restent. Elles flottent dans les airs. Je me sens toujours bien.

Je me retourne.
Une fille me fixe.
Une jolie fille.
On dirait un peu un cyborg.
Je m'approche d'elle, doucement.
Elle n'a aucune odeur, c'est un cyborg.
Elle me fixe toujours.
Je suis presque intimidée...presque.

On dirait qu'elle me parle ?

Elle s’approche de moi. La barre métallique qui cache ses yeux me gène.
Je lui parle. On dirait qu’elle ne comprend pas la langue « Cyborg »

- Salut.

Elle semble me sourire discrètement. Les traits de son visage se détendent.
Etrangement elle ne comprend pas notre langue. D’où vient-elle ?

Elle ne parait pas très vieille. Dois-je lui faire confiance ?

Elle me parle.
J'entend sa voix, mais je n'écoute pas ses mots.
Je la trouve mystérieusement belle.
Ses lèvres, sont parfaitement symétriques.

Je lui souris. Elle n'a pas l'air de me comprendre. Ca m'amuse.
J'ai envie de la fuir. Juste pour voir.

Je sors donc du club comme j'y suis entré...

Cette soirée avec le couple m'avait épuisé , mais ayant recu beaucoup d'argent , je décidais d'aller au club .

C'était là que ma mére allait se saouler .
...
Elle aurait pu trouver mieux .
En entrant , je vît plusieurs de ces saletés de cyborgs . Je ne pût m'empêcher de cracher sur l'un d'eux .
Celui-ci se retourna et me frappa de toute ses forces . Malheuresement pour lui , j'étais enervé et trés contrariable .
Je me jetais sur lui et commencait à lui arracher son bras .
Le gérant du club nous sépara et nous jeta dehors.

Encore une soirée de gachée à cause de ces cyborgs ...
Mieux valait rentrer chez moi